Roland DEVOLDER

Dessins, peintures, sculptures

Entouré de :

Yannis MARKANTONAKIS
&
Alexis GORODINE

yannis markantonakis représenté par la Galerie Danielle Bourdette Gorzkowski à honfleur
Roland Devolder représenté par la Galerie Danielle Bourdette Gorzkowski à honfleur

L’art profond et sublime de Roland Devolder, hors dogme et sans théologie, avec des relents de sorcellerie et d’envoutement, relève de la brocante vagabonde et de la contemplation fascinée. On navigue à vue nocturne dans les sanctuaires silencieux du dedans archaïque et sidérant. […]

La nuit, tous les dessins ne sont pas gris, et Roland Devolder, ce fouilleur d’abîme, enchante l’étendue. Du blanc fantomatique aux noirs dessins de l’opacité, infinis sont les passages en pays de grisaille. L’artiste d’Ostende, cette ville aux mystères salés, ignore l’excès, le pathos et le déferlement. Sobre et dépouillé, son art d’implosion sourde hante les souterrains de l’âme. […]

On voit des surgissements incongrus,[…] des cortèges d’anonymes, de grotesques, de farceurs sinistres et des animaux-dieux. La barque, l’homme et le poisson sont des îles solitaires qui font l’univers rude et dépouillé de Roland Devolder. »

Les peintures, sculptures et dessins réunis ici mettent à l’honneur l’immense talent de cet artiste transdisciplinaire accompagné de son ami Yannis Markantonakis et d’Alexis Gorodine dont l’œuvre est une permanente quête poétique liée aux traces d’un monde pariétal.


1.Christian Noorbergen

Extrait de Roland Devolder, fouilleur d’abîme, 2012

Roland Devolder représenté par la Galerie Danielle Bourdette Gorzkowski à honfleur

Le peintre d’origine flamande Roland Devolder (né en 1938, à Ostende) est le conteur d’un monde saturnien. Sur les traces d’Ensor et de Spilliaert, de Verhaeren et de Maeterlinck, il a choisi de donner une réalité plastique à ses visions nocturnes. La mascarade met en scène des personnages faméliques, entre une commedia dell’arte lunaire et des figures de carnaval réunies sur le théâtre du destin. Un bestiaire accompagne cette humanité errante, transformée en apparitions grotesques. Isolé ou perdu dans un cortège carnavalesque, l’homme est tour à tour l’acteur surprenant, ridicule, étrange ou pitoyable d’un univers onirique entre l’ironie de la représentation et la nostalgie d’un temps disparu. Rien ne nous sera révélé dans un récit si peu explicite. S’agit-il du prologue ou bien de l’épilogue d’une scène initiatique ? Quel symbole mystérieux se cache derrière ces masques, ces bucranes tenant lieu de tête à des personnages mimant une réalité tangible ? Ces saltimbanques inversent l’ordre naturel. Le sentiment d’irrationalité a supplanté toute logique. Pour décrire et animer ce monde fantasque, Devolder recourt à une palette sobre et dépouillée, privilégiant la grisaille.

Les blancs détenteurs d’une lumière surnaturelle dialoguent avec les noirs et les terres crépusculaires. Ce grand dessinateur renforce, par un graphisme fouillant jusqu’au fond du corps et de l’âme, le caractère halluciné de ses oeuvres peintes. Des bronzes mettent en volume ces compositions dans un climat symboliste frappant de vérité.

 

Lydia Harambourg Gazette de Drouot, Paris 2016

Où en est le monde ?

Nul ne saurait répondre à cette question.

Certains voient un effondrement, d’autres perçoivent une évolution favorable, par la science, le soin, les techniques…

Qui saurait avoir une clairvoyance telle pour sentir sans se tromper dans quel état il se trouve, ce pauvre monde, et où tout cela nous mène?…

Une vision me parait claire toutefois, celle d’un monde morcelé.

Ni la libre circulation, ni les contacts instantanés, sans frontière ne peut ôter ce sentiment.

Inégalités, communautarismes croissants, destructions sans état d’âme, flots d’informations contradictoires etc…

Un monde en vrac, désuni n’est – est ce pas le visage le plus juste?…

Dans cet éclatement, ce désordre, certains artistes parviennent à offrir une vision presque apaisée en recollant les morceaux. Yanis Markantonakis en fait partie.

A l’inverse d’un puzzle chaque élément n’a pas de lien inné avec ceux alentours. Dans ses « bricoles », comme il les nomme, Yanis parvient à créer un tout avec des fragments dissemblables.

L’image qu’il offre est à chaque fois un bateau lourd, constante de son œuvre, paquebot ou navire, qui sait ? Un bateau fait d’assemblages incertains de bouts de bois ou autres résidus. Cette embarcation ne coule pas, elle vogue, malgré tout, avec assurance.

Il semble que Yanis ait cette ambition folle de réparer notre monde pour qu’il ne sombre pas.

Sans le vouloir vraiment il unie, il colle, il relit, des fragments qui sont autant de morceaux de notre monde éclaté.

Je crois que c’est cette mise en ordre improbable, qui m’offre cette joie de découvrir à chaque fois ses assemblages qui tout comme ses peintures naissent de son fracas intime lui-même reflet d’un monde qu’il parvient à redresser dans un presque ultime effort…

C’est cet effort que je trouve beau. Cet effort de reconstruction, de réparation, de sauvetage.

L’art est à présent un mot vidé de son sens, de son sang, exsangue. Tout est art même le rien. Alors, la beauté est à mes yeux la seule question qui vaille encore. Yanis le sait. Il sait qu’on peut l’extraire de tout y compris de vieux morceaux de planche mal collés. Sa recherche est là. Il nous propose la beauté d’un monde, sauvé, l’espace d’un moment…

 

Marc Perez, juin 2021

yannis markantonakis représenté par la Galerie Danielle Bourdette Gorzkowski à honfleur
alexis gorodine représenté par la Galerie Danielle Bourdette Gorzkowski à honfleur

Depuis plusieurs années, l’ancien ingénieur Alexis Gorodine a préféré troquer ses missions de travaux publics pour les traces pariétales d’un monde imaginaire.

Archéologue de l’éphémère, son écriture se dessine au fil des couches successives de pigments secs et de chaux appliquées sur les toiles.

Dans sa dernière série, il revisite l’histoire de l’art en s’invitant à Arles, dans la chambre de Van Gogh aux murs jaunes métamorphosés en un songe bleu : il parodie l’Angélus ou le Semeur de Millet, La petite laitière de Vermeer… ou la danse bleue de Matisse ! Comme s’il voulait avec humour changer la classification d’un ordre établi, l’artiste réécrit ces chefs d’œuvre qu’il s’approprie sous sa propre griffe.

Peintre atypique, l’artiste partage son temps entre la capitale et sa maison de campagne au milieu des marais du Sud-Ouest. Bercé par les chants des diverses espèces d’oiseaux dont il sait distinguer chaque note, il écoute et observe la garza rouge, la Huppe, le héron cendré… autour d’une faune et d’une flore dont il reproduit les effigies.

Gravant les mémoires du passé, Alexis Gorodine – peintre du temps – immortalise avec poésie son univers.

Invitant à une relecture du passé, ses œuvres sont exposées dans les musées les plus connus d’Art moderne de Paris, Caracas et New York.

 

Anne de Miller – La Cerda

Lettre du pays basque -13/05/202

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