nikolai dronnikov
(né en 1930)
« Le plus français des peintres russes »
Biographie
Nikolai Dronnikov a appris les couleurs dans les pierres portées par Enissei et qui dans l’eau ont retrouvé toute leur pureté de couleur. Ces couleurs, il les retrouva plus tard dans la peinture d’icônes, une peinture faite de terre et de pierres diluées avec de l’œuf.
La peinture a évolué avec le temps, l’icône est immuable. Ses couleurs préférées, la neige en noir et blanc, le blanc et le bleu d’été, un mur d’église contre le ciel, l’ocre et le bleu, le mur de blé et le ciel d’automne.
Au début du printemps, c’est l’épaisse couche de poussière qui, après la neige, empêche l’herbe tendre de pousser. Comment vivre sans saison?
Il dessine depuis des dizaines d’années pour se salir les mains et réussir à peindre un portrait en deux ou trois coups. Il pratique tout pour développer sa main: la hache, la guitare, le croquis.
Son amour précoce pour Matisse et Van Gogh le sauvera pendant la période du réalisme socialiste et ses longues années d’études aux Beaux-Arts de Moscou.
Ensuite, c’est l’art russe ancien qui l’attire, peintre et architecte qu’il connaîtra le mieux lors d’expéditions dans les coins les plus reculés de la Russie. Il étudiera en particulier la couleur dans l’art populaire russe (icône et art traditionnel). Il a été l’un des premiers à peindre l’architecture ancienne comme un lien avec le paysage russe.
Les fresques, les icônes et l’architecture avant Pierre le Grand, cet art à mi-chemin entre l’Europe et l’Asie, influenceront sa grande série de peintures «Paysage russe» réalisées entre 1963 et 1972.
Ce travail fut difficile. L’architecture religieuse ne devait pas être reproduite dans un tableau. Cela semble impossible, mais à l’époque, le fonds d’État pour les arts lui a renvoyé une de ses œuvres dans laquelle l’église était au premier plan devant l’université alors qu’il fallait que ce soit le contraire. Une fois à Paris, Nikolai Dronnikov entreprend une grande série de portraits de dissidents de l’URSS, dont une partie est publiée dans son album « A Russian in Paris ». Portraits en quelques lignes de la vie.
Pour lui, l’art ne vieillit pas et se fonde dans son travail, à la fois sur l’héritage des grands maîtres et sur la recherche des jeunes. Il expose peinture, dessin et sculpture sans pouvoir dire où il s’est complètement retrouvé. C’est en Europe qu’il a réalisé l’importance de l’art russe et est devenu un fervent partisan de l’art et de l’histoire russes. Il manifeste en peignant une adhésion plus évidente aux traditions figuratives, de couleurs et de tons, de l’Occident sans perdre de vue les motifs qui caractérisent le paysage de sa terre. Dans ses sculptures on remarque un effort de synthèse et une certaine charge populaire.
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